jeudi 4 février 2016

Rubrique Ecrits vains

La France pour la vie.

Déjà 70 000 exemplaires écoulés !
Mais comment peut-on dépenser  autant d'argent pour du PQ ?
D'autant que ce n'est pas là le modèle le plus confortable.
Sauf bien sûr à préférer étaler qu'essuyer et se promener toute la journée avec de la merde au cul..
La question reste ouverte ....

Qu'on aille en tous cas pas après ce préambule   déformer  mes propos, je n'ai pas dit que ce livre était un torche cul.
Je dis seulement que je ne comprend pas ce qu'il fait au rayon librairie.
Ce n'est pas là sa place. Le chef de rayon est d'accord et le fait savoir :
- Dis moi Dugland, si tu ne fais pas la différence entre un rouleau de PQ et un livre, on ne va pas pouvoir te garder longtemps.

Il faut comprendre aussi. Quand le client s'aperçoit de la supercherie il est forcément mécontent, et il ne se gêne pas de  venir le dire.
- Monsieur, je suis très mécontent. J'ai acheté cette chose au rayon librairie en pensant qu'il s'agissait d'un livre. Eh bien pas du tout. Il y a bien des pages et des mots qui font illusion un moment, mais ce n'est en fait là qu'un vulgaire rouleau de PQ. Oui Monsieur. La présentation et le packaging sont  certes inédits, mais cela ne change rien à l'affaire. Et je ne vais quand même pas feuilleter un rouleau de PQ avant de m'endormir. Déjà que ma femme ne cesse de me répéter que j'ai autant de culture qu'un anus de babouin, je ne voudrais pas prêter mon flanc dodu à de nouveaux sarcasmes.

En vérité je vous le dis, rien que la préface de ce bouquin ( à lire plus bas) m'est nauséeuse.
Il n'est pas une seule phrase qui veuille dire, concrètement, réellement, intellectuellement quelque chose.
Ce n'est pas un livre, à peine un prospectus électoral de mauvaise facture.

Ce qui perturbe mon bon sens  est qu'il y a encore des gens pour apprécier ce personnage, lui faire confiance, croire en ses nouvelles promesses, à ce simulacre de repentance.
Je ne les juge pas. Y'en a, d'être concons ça ne les lasse pas. Il faut faire avec.

J'aime particulièrement cette phrase :

« J'ai voulu faire cet effort d''aller chercher, au fond de moi, ma vérité sur mes erreurs comme sur mes réussites»

Eh Mr Sarkozy, les vérités ça ne se cache pas au fond de soi !
Même si chez vous il n'y a pas loin à plonger et qu'on ne risque pas d'être pris du vertige des profondeurs. Ou de se perdre dans un labyrinthe de pensées complexes.
Moi je le vois plutôt dépouillé le fond de Sarko. Comme une cave remplie de vide, pas très grande, quelques toiles d'araignée meublant les  coins. Il y a des crottes de rat qui jonchent le sol inégal, laissées là par leurs propriétaire pressés.  Une ampoule vacillante pendouille du plafond et baigne la pièce d'une maigre clarté jaunâtre, voire un peu pisseuse. Et puis il y a ces deux cartons poussiéreux qui s'entassent près de la porte.  Sans doute les écrins ou sont conservés les précieuses vérités.

Pour ce qu'il en est de cette vérité promise les lecteurs en seront sans doute là aussi pour leurs frais,  seule une version édulcorée est présentée au peuple, la sienne.
«Ma vérité», pas  «la vérité». Faites bien attention avant d'acheter.
L'éditeur avait d'ailleurs un peu regimbé devant cette formule.
- Vous savez Monsieur Sarkozy, les Français  finissent par  s'en battre un peu les couilles de votre vérité à vous. Et puis le marché de la vérité est très encombré, vous n'êtes de loin pas le seul à vouloir occuper le créneau. Ce que les Français voudraient enfin entendre, c'est La vérité, the vérité, the truth, est-ce que you see ?
- Rien à foutre de la vérité, je ne suis pas là pour ça.  Ils essaient tous de me niquer et  je dois réagir . C'est pour ça que le temps est venu  pour moi que je mette les mains dans le cambouis et que  la dise moi la vérité, celle qu'est vraiment vraie, celle que j'ai réécrite, remaniée, refondue, transfigurée  moi même, seul face à ma conscience, résonnante et triomphante, clinquante comme j'aime, sur un air des Colombes, à la Mireille. Que c'était beau, j'en bande encore. Après c'est simple, comme c'est moi qui la dit, elle est forcément  à moi. D'ou «ma vérité» et pas «la vérité», dont tout le monde se fout parce que tout le monde dit  la détenir et que ce n'est de toutes façons jamais vrai. Et puis merde, je suis quand même aller la chercher au fond de moi cette foutue vérité. Vous croyez peut-être que je fais  tous les jours le voyage ? C'est un peu de mes tripes que j'offre aux Français.  Peuple ingrat va. Je refuse en tous cas de vous laisser enlever à César ce qui m'appartient à moi. C'est «ma vérité», un point c'est tout.

J'aime aussi :

«Mais peut-être verra-t-on dans cet exercice d'écriture une exigence d'authenticité pour rétablir la confiance. »
Peut-être Nicolas, peut-être .... un jour ... dans une autre vie ...
Je plaisante bien sûr.
D'ailleurs je milite pour la déchéance de réincarnation. Certains départs doivent être définitifs. C'est notre devoir de protéger les générations futures et de veiller à ce que certains n'aillent pas non plus polluer l'avenir, quelque soit la forme que leur réserve leur karma, manche de pioche, ballet à chiotte, clé de 12 ... etc.

Voilà, si vous aussi vous aimez ce livre, n’hésitez pas à n'en rien dire !

A noter : Des dédicrasses sont prévues dans les centres Leclerc. Généreusement Gehem s'est proposé de réaliser le visuel de ces rencontres. A voir ici.

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«Si ce livre a un sens, peut-être une utilité, c'est que le moment était venu de la clarté. J'ai voulu faire cet effort d''aller chercher, au fond de moi, ma vérité sur mes erreurs comme sur mes réussites. Je veux vous dire, sans façon, sans artifice, ce que j'ai vraiment fait, ce en quoi je crois pour l'avenir. Le seul verdict qui m'importera vraiment sera le vôtre, celui des lecteurs de tout horizon politique que je cherche moins à séduire qu'à inciter à comprendre la complexité des situations et l'enchaînement des événements. 
Je connais la terrible crise de confiance que suscitent la politique et les politiques. Je ne veux en aucun cas m'exonérer de ma part de responsabilité personnelle dans cette situation. Mais peut-être verra-t-on dans cet exercice d'écriture une exigence d'authenticité pour rétablir la confiance. Mission impossible ? Peut-être. Mais au moins me serai-je exposé personnellement et aurai-je essayé. Cela fait bien longtemps que j'en avais envie. Chaque fois, je trouvais une " mauvaise raison " de me dérober. Pas le moment. Pas le temps. Pas l'envie. Aujourd'hui, j'ai franchi le pas. Je ne le conçois que face à face. C'est à vous que je veux parler. » Nicolas Sarkozy.

1 commentaire:

  1. Cela fait plaisir de te relire ; je vois que nous avons les mêmes passions !... Je n'ai pas pu m'empêcher non plus.

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