mercredi 15 juin 2016

Picasso et mon ex belle mère

Je n'imaginais pas jusqu'à ce matin que ces deux là aient pu se rencontrer un jour.
Je n'avais en effet jamais vu cette sculpture de Picasso.

Aucun doute possible pourtant. La ressemblance est je vous assure par trop frappante.
Comme un coup de poing dans la gueule en vérité. Ben merde et beurk alors, la belle doche modèle du grand homme !

Ah belle maman, si vous voulez bien me permettre le temps de ces quelques lignes de vous appeler de nouveau ainsi, les années avaient je dois dire un peu gommé en moi le souvenir de votre laideur.

La femme au Feuillage - Picasso
Exposition du 8 mars au 28 Août 2016 - Musée Picasso - Paris

Mais comme je vous retrouve ici, tellement vous-même. Votre plâtreuse face rectangulaire aux angles mollassons, vos yeux, insondables orbites que nulle vie n'anima jamais complètement, votre bouche, sombre  cavité que l'artiste a choisi de représenter dénudée, c'est à dire sans votre coûteux dentier, votre long cou, à moins qu'il ne s'agisse d'un menton, je n'ai jamais vraiment su, rigide boudin prolongé d'un goitre hideux partagé  en deux flasques roubignoles se balançant lourdement au gré de vos mouvements. Comme elles m'amusaient vos  deux burnes pendouillantes belle maman, si incongrues en ce lieu, que par espièglerie, le saviez vous, j'avais baptisé Flac et Floc, ou l'inverse, je ne sais plus.
Comment vont-elles ces chères gonades ?

M'attardant encore un moment sur l'image de cette sculpture je ne peux que louer le talent de Pablo qui sut si bien rendre grâce à tant de disgrâce, offrant à votre prodigieuse mocheté comme un chemin de rédemption à travers cette création artistique.
Je reconnais bien là votre aspect glaiseux, vos aspérités si rugueuses et acérées que leur seul frôlement suffisait à provoquer de profondes entailles chez ceux qui s'aventuraient imprudemment trop près de vous. Dans vos rares moments d'abandon il vous arrivait parfois de vous plaindre de notre distance à votre égard. C'est simplement que nous n'avions pas toujours sur nous une trousse de  secours, ou suffisamment de sparadraps pour panser tout le monde.

Mais il y a si longtemps que je ne vous ai vu.
Certainement ne ressemblez vous plus à rien aujourd'hui, sinon peut-être à un champ de mines dévasté, jonché des décombres de ce que vous fûtes.

Il me reste toutefois toujours une question belle maman. Votre fille, si belle du temps de nos amours, de qui est-elle vraiment ?

Rubrique : Famille je vous aime.

2 commentaires:

  1. Désopilant. J'ai adoré la description...heureusement que sa fille ne lui ressemble pas, en fait. Quel talent ce Picasso, d'avoir si bien respecté la nature profonde de son sujet... ;-)
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. J'ai connu ton ex belle-mère avant toi. ;o)))
    Sur ce, j'espère que la nuit me proposera un autre rêve érotique. ;o)

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